Chroniques d'un système foireux.
Le programme de troisième, en histoire, est particulièrement chargé. On commence avec le grand bazar des évolutions des sciences et des techniques du début du vingtième siècle, puis viennent la première guerre mondiale, la révolution russe, les régimes totalitaires (staline, hitler), le Front Populaire - sans passer par la case "crise de 29", ça me surprendra toujours, puis la deuxième guerre mondiale, la France de pétain, la décolonisation (avec la guerre d'Algérie), la guerre froide et enfin le processus qui mène à la cinquième république. Tout ça sur un an. Dans la mesure où ni les profs ni les élèves ne peuvent avancer plus vite que la musique (même militaire), rares sont ceux qui arrivent à boucler le programme. Le dernier chapitre passe aux oubliettes, et la guerre froide ne fait l'objet que d'un survol (celui des avions américains lors du blocus de Berlin), la crise de Cuba n'étant évoquée que de manière anecdotique, la Corée même pas mentionnée.
Forte de cette constatation, j'ai conseillé à mes élèves de centrer leurs révisions sur les deux guerres mondiales et les systèmes totalitaires, sûre qu'un au moins de ces sujets tomberait au brevet. Je m'en mords les doigts, et mes élèves m'en veulent. Le sujet de brevet était centré sur Cuba et la Corée, dont maints mômes de troisième n'ont jamais entendu parler, et en tous cas pas de façon assez détaillée pour en causer longuement sur une copie.
Ca m'énerve. Soit on ramène les programmes à des dimensions qui puissent cadrer avec le temps de cours disponible, soit on rajoute des heures, soit on vire des sujets d'examens les thèmes dont on sait, forcément, qu'ils n'ont pas été vus partout. Tout le monde n'a pas la chance de poursuivre sa scolarité dans des établissements hyper sélectifs, et l'égalité n'existe pas en milieu scolaire. On prend les mômes et les profs pour des cons, depuis déjà longtemps, et c'est pas, malheureusement, parti pour s'arranger. Hélas.
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