Méthodes ancestrales.

Vous vous souvenez de cette méthode de dissuasion souvent employée aux siècles passés qui consistait à afficher sur les remparts des villes les têtes coupées des indésirables en tous genres ?

Chrétiens fugitifs en Barbarie, Dissidents politiques en Europe, Aristocrates à la Lanterne, bref, cette charmante coutume semblait quelque peu tombée en désuétude, et on est en droit de déplorer que la couleur locale se perde un peu partout.

Or, hier, en longeant un champ de maïs fraîchement planté, j’ai eu le bonheur de voir que d’aucun agriculteur avait remis la recette au goût du jour. Las de l’inefficacité de ce genre d’épouvantaux sommaires, il avait pendu à une potence érigée en plein champ les pantelants cadavres d’une dizaine de corneilles, sans doute destinés à effarer l’oiseau venu là quêter sa provende.  

Hé bien pensez-vous que ça ait eu l’effet dissuasif escompté ? Bernique oui, non seulement le champ était plein de ces pilleuses de semence, mais certaines d’entre elles montraient un goût évident pour la barbaque pendue aux branches, tripatouillant dans les entrailles pendantes des défuntes pour agrémenter leur coutumière pitance.

Tant pis pour les planteurs, et tant mieux pour les rares passants, qui ont sans doute, comme moi, trouvé plus d’authenticité à ce spectacle qu’aux fêtes médiévales qui se tiennent ces jours dans les vieilles cités environnantes.

Comments

[Chris]

"Que vaut une couronne, si un corbeau peut dîner d'un roi". C'est dans la longue saga héroico-médiévale de George R.R. Martin. Ya beaucoup de têtes coupées et de corbeaux, ça te plairait. Question traduc je te raconte pas comme il (ou elle) a dû s'amuser çui qui se l'est tapé, c'est bourré de mots qui n'ont plus cours, d'expressions très "moyen nageuse". Si tu connais pas, essaie.