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Melting Pot et vin blanc doux
27 mai 2008

Du passé faisons table rase...

Quand j’étais môme, mon pépé me chantait des chansons. C’était pas mon grand-père. Celui-là s’est barré un beau jour chercher des cigarettes en laissant derrière lui deux mômes dont l’aînée n’avait pas quatre ans. Bon vent.
Mais pépé, lui, il était là. Militaire, il était. Et musicien.
Quand il chantait, c’était comme l’opéra. Des chansons, il en connaissait plein. Des rigolotes, des monte là d’sus et tu verras Montmartre, des qu’auraient fait pleurer les roses blanches, des dégoulinantes d’accordéon musette qui vous foutent les jupes en vertige, mais ce que j’aimais le plus, c’est quand on marchait tous les deux. Là, il me chantait l’Internationale, et j’avais des jambes de trois mètres. Chacune. Il la connaissait toute. Pas que le refrain. Et si c’était si beau, c’est parce qu’il y croyait, ce con-là, au décret du salut humain. Du coup moi aussi, j’y ai cru un temps. Ca valait mieux d’ailleurs, parce que sinon pépé aurait jamais plus voulu me parler. Il parlait jamais à ceux qu’étaient pas du fronpopulèr. Au début, je savais pas trop ce que c’était. Alors j’ai pioché le sujet. La première fois qu’on s’est engueulés, pépé et moi, j’avais quinze ans, et bien sûr c’était à cause de ça. On était en train de taper la belote. Je sais plus comment c’est arrivé, mais bon, c’est arrivé. Je lui ai dit qu’il s’était fait prendre pour un couillon. Il m’a tout balancé dans la tronche. Les cartes, le tapis, les jetons, et il m’a plus reparlé pendant toutes les vacances. Pourtant, il était venu en mobylette, pour me voir. D’Aix en Provence aux montagnes de Haute Savoie, en 102, en pédalant dans toute la montée du col de Lus la Croix Haute, avec sa valoche sur le porte bagage. Mémé y avait trop cassé les couilles, il s’était escampé sur un coup de sang.
Heureusement, du front populaire, j’en étais quand même. J’ai voté à droite que deux fois dans ma vie. Une fois pour Chirac, comme vous, et une fois pour Simone Veil, aux européennes y’a déjà bien vingt ans, parce que j’avais un devoir à rendre à cette dame. On est quittes comme ça.
Pépé était déjà mort. Sans plus jamais me chanter l’Internationale.
Ben ouais, That’s life.
Alors in memoriam, pépé, et promis je me fous pas de ta gueule,

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
C
moi j'ai jamais voté chirac quelle honte!
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M
Bon, ben je sniiiirffffle en lisant cette histoire. Tu fournis les mouchoirs ?
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M
sur quel air la vielle svp ? mu
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C
Ma mère-grand m'apprenait de drôles de chansons, genre:<br /> <br /> "Dans l'église de Saint-Didier, une vieille a pété<br /> Oh la vieille saleeee, elle a pété devant Jésus<br /> elle aura le cul couuuusu!!<br /> <br /> Pardonnez à la vieillesse <br /> qui ne peut plus fermer ses fesses<br /> pardon mon bon Jésus<br /> je ne repéterai plus! "<br /> <br /> Je ne sais pas si c'est parce qu'on habite un coin plein de vent, mais ses chansons tournaient souvent autour du sujet...
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C
vous payer ma tête j'ai eu les larmes zaux zyeux, pensé à mon pépé à moi et à Sacré coco de Leprest...<br /> C'est malin, Marie!
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