Todas ineguales.(1)
C'est les vacances, et pour la première fois le plus jeune de mes fils distrait à ses oisivetés quelques heures laborieuses pour préparer sa prochaine rentrée au programme ambitieux. Au rang des lectures obligatoires pour le cours de littérature figure la bible, qui à sa grande joie, dicte sans équivoque la condition des femmes. Vivant depuis de (trop) nombreuses années parmi une horde de mâles qui me mènent la vie dure, je suis absolument insensible à ses provocations tirées, notamment, des épîtres de Paul. Mais quand, aujourd'hui, sur la plage, il s'est lancé, par goût du risque sans doute, dans une virulente diatribe sur la décadence de notre société qui tolère que les femmes s'exhibent sein nus alors qu'elle devraient se voiler la face pour regarder le ciel et baisser les yeux face aux hommes, je suis allée poser ma serviette à dix mètres de la sienne. D"abord je ne tiens pas à ce qu'on puisse m'identifier comme sa mère (encore qu'une similitude certaine de traits laisse peu de crédibilité à mes dénégations), et ensuite... Hé bien, c'est une plage de galets, et je ne veux pas à être dans la ligne de tir quand il se fera lapider par un gang de femen qui goûteront moins que moi son humour à la con.
(1) Toutes inégales. C'est le titre d'une chanson de Luz Casals que j'aime beaucoup.