Si c'était comme ça pour toujours ?
Une vie de lauriers roses, de pastèques écrevisse, de cigales énervées et d'étoiles étincelles - les moustiques en moins. Une vie, comme disait l'autre, en forme de faridondaine et d'édredons fadas, de jets d'eau qui surprennent à chaque coin de mur, et de rires énormes d'arroseurs embusqués. Une vie d'aubes sur mer, de crépuscules abrupts, de vent et de musique qui jazze ou bien qui swingue, de livres ensablés, de soirées amollies en hamacs accueillants. Une vie de vins froidis à peine teintés de rose et d'olives craquantes, décor de carton pâte pour le temps d'un été, nourrie de poissons frais et de nostalgies rances qui rappellent dans l'air des visages endormis, des voix longtemps éteintes, qui accrochent à la roue de nos vélos modernes la roue des temps défunts - sans ralentir nos courses. Une vie où seules les mouettes et les vers des pêcheurs défient l'impermanence, quand nous sommes passants.