Ce soir, je sors,
m'explique, un tantinet péremptoire, le plus jeune de mes fils qui frôle les quinze ans.
- Ben tiens. Ca te viendrait pas à l'idée de me demander si tu peux ?
- Parce qu'il faut une permission pour aller à la cybernight ?
- La quoi tu dis ?
- La cybernight. Evidemment, y'a que toi qu'es pas au courant.
En fait, si, je suis au courant, ma cops m'en a parlé ce matin pendant qu'on se traînait péniblement dans une montée un peu raide. Elle m'a dit que ses filles y allaient, voir un type dont je n'ai jamais entendu causer. Un Bob quelque chose. Si. Sinclar. Et puis de nouveau vers quatre heures, l'une de mes élèves avec laquelle je prépare l'oral de français du bac, à laquelle je reprochais de ne pas tenir en place, m'a expliqué que c'était parce qu'elle allait à la cybernight, elle aussi. Du coup on a un peu saboté Rastignac, on reviendra dessus mardi. Ca ne me dérangeait pas plus que ça, parce que j'avais très envie de retourner finir au plus vite "Le vicomte pourfendu" de Calvino que j'avais attaqué en début d'après-midi, et que je vous recommande.
Bref, mon fils, s'est tiré en même temps que mon élève, avec la permission de minuit, et dès que j'ai eu fini mon vicomte, j'ai fait un détour par le web pour voir qui c'était ce Bob Sinclar qui déplace trente mille gamins dont la préoccupation première devrait être de réviser pour le bac. J'ignore pourquoi je m'étais imaginé un américain à casquette. Bob Sinclar est un cybermusicien breton. Cybermusicien... Dire que j'avais du mal, hier encore, quand mes deux aînés se faisaient une crise de "métal alternatif" (je vous jure, j'invente pas). J'ai fini mon effort pour me mettre au parfum au bord de la crise d'épilepsie, et avec au moins vingt de tension.
Allez, je vais m'écouter un peu de Tracy Chapman pour me remettre les oreilles en place !