Un déconcertant condottiere.

M'sieur Rouvière m'a envoyé, voici quelques jours, un  exemplaire de son dernier bouquin, politesse que nous nous rendons lui et moi depuis qu'au détour d'une librairie j'ai découvert son fabuleux Dix siècles d'humour dans la littérature française.

Le petit dernier, Le condottiere du Rialto, raconte la formidable ascension sociale d'un bûcheron dans la Venise du 17ème siècle.  Un bouquin déconcertant qui tient à la fois du roman historique, du polar et du documentaire, rendu quelquefois baroque par le langage très contemporain que l'auteur prête à ses personnages. Tous les ingrédients d'une bonne mayonnaise sont là, mais l'émulsion, peut-être à cause des innattendus de style, a du mal à prendre. On est, finalement, plus près d'un audacieux oulipo que  du classicisme auquel nous a habitués cet auteur à la vaste érudition.

Un bilan mitigé, donc, pour ce roman, qui a tout de même l'avantage de nous livrer de nombreuses anecdotes sur la vie des vénitiens de l'époque ainsi qu'une esquisse claire du fonctionnement politique de leur république.