The raven.
Mon Chonchon vient de me ramener ce superbe poème de Poe dont il doit faire un commentaire. Qu'il se démerde, j'ai assez donné. Je me suis cependant amusée à mettre mon nez dans la traduction qu'en a fait Baudelaire, qu'on ne saurait taxer d'incompétence en matière de poésie. C'est décevant. Le rythme plaintif, truffé d'assonances et d'allitérations de Poe perd l'essentiel de sa musique, et le remplacement des rimes en ore (évocatrices du chagrin - sore) par des rimes en us, qui n'évoquent rien en français, une véritable trahison. Baudelaire n'est, bien sûr, pas responsable de ce naufrage. Traduire un poème, le chant d'une langue, c'est se condamner à échouer sur des rives stériles ; un peu comme si l'on copiait un Rubens au fusain.
Je vous laisse un lien vers le texte en V.O., enjoy.