Ca explique bien des choses.
La nuit, c’est des masses ton sur ton, découpées à la lisière supérieure des forêts – un défi pour un peintre. Y’a que là-bas, au sud du châtaignier qu’un nuage fait tache. Ou plutôt qu’il fait clair. Pas de lune, y’en a pas. Sinon c’est pas la nuit. Les clairs de lune, c’est bon pour les faux romantiques. Pour les autres, un clair de nuage suffit. C’est pendant ces nuits là que les arbres décomptent la mémoire. Un chêne, un orme, un tremble, un chêne encore. Tu sais qu’ils sont plus nombreux que les autres, les chênes ? Infiniment. Ca doit même faire un pourcentage. Mais même plus nombreux ils comptent moins que les trembles. Question de perspective autant que de ratio. Un chêne, ça retient l’impassible, un tremble l’émotion. Ca doit être pour ça. Les chênes, ça impressionne toujours les imaginations, à cause du détachement de soie qui préfère les feuilles scannées dans le murmure du vent. Ca explique bien des choses. Comme le sens de la poésie. Ou ce qu’on ne voit bien qu’en ne regardant pas.
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)