Une année de prospérité.

6 janvier 2011

Nous sommes aujourd'hui le 9 janvier, et dans exactement une semaine, j'aurai 48 ans. Excellente nouvelle. Y'en a que ça fâche, et très franchement c'aurait pu me fâcher moi aussi, si mes fils n'étaient pas intervenus dans une conversation anodine le premier janvier. J'étais en train d'expliquer à un monsieur que j'aime beaucoup que je ne tarderais pas à avoir 49 ans...
- Qué 49, t'es née en 63, m'a glissé le plus jeune de mes garçons.
- Ben oui, ça fait 49 cette année.
- T'apprendras jamais à compter hein ? Tu vas avoir 48 ans.
- T'es sûr ?
Oui, il était sûr, et en matière de mathématiques, je me fie à n'importe quel quidam plutôt qu'à moi-même. Surtout quand le résultat m'arrange ! Pensez-donc, j'ai un an de moins que ce que je pensais depuis... Mais depuis quand, exactement, me gourré-je ? J'en sais rien. Bien sûr, l'erreur n'est pas significative, et finalement, 48 ou 49, c'est quasi du pareil au même. Trop tard dans tous les cas pour devenir la Fashion égérie de la Redoute, ou pour prétendre à un poste dans la fonction publique, mais pas pour ce que j'ai en tête. Parce que bien que sur la pente de la sénescence, je me prends encore à rêver de choses déraisonnables - ce qui est une preuve de jeunesse, voire d'immaturité. Tenez, cette nuit encore, j'ai rêvé que j'achetais une maison formidable, où il n'y avait que des salles de bains. Mais pas des salles de bain standard. C'était bien plus proche des thermes romains, avec des baignoires installées en cascade le long d'un amphithéâtre au centre duquel trônait une piscine. Je me suis bien demandé comment j'allais payer ça, mais la réponse, logique, s'est présentée à mon esprit immédiatement. Il suffisait de revendre les tuyauteries... au prix du cuivre, et après un rapide calcul, je faisais encore un bénéfice non négligeable. J'ai bien pressenti un bug dans le raisonnement, mais il ne m'est apparu clairement qu'au réveil. Sans tuyauterie, à quoi pourraient servir les baignoires ?
Et qu'importe après tout, les rêves que l'on fait en dormant. C'est ceux que je fais éveillée qui comptent, et qui finalement devraient m'inquiéter - ou bien ai-je tellement grandi et pris confiance en moi que j'ose enfin revenir à mes rêves de môme. Vous savez, quand on se dit que quand on sera grand, on sera Pompier bravant le feu, Jaffar enfin vainqueur, titulaire d'une médaille Fields, agent secret ou Prix Nobel de rédaction. Ne traversons-nous toutes ces années que pour apprendre que nos rêves de mômes, finalement, ne sont pas que des rêves, et qu'avec un peu de travail et d'osance, ils sont là... à portée de la main, et que si leur réalisation ne dépend pas que de nous, nous en sommes, quand même, les premiers artisans ?