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Melting Pot et vin blanc doux
30 novembre 2010

Un bon petit diable.

popol_1erVous avez tous lu, bien sûr, ce roman de l’inégalable Rostopchine, et forcément, vous vous en souvenez. Du moins j’espère.

Si je vous en cause aujourd’hui, c’est parce qu’il y a une bonne quinzaine d’années, visitant en vacances en Vendée une foire de sculpture, je découvris dans l’échoppe d’un artisan polonais un superbe diable d’ébène trônant tout seul, une fourche à la main, au milieu d’une foule d’icônes représentant le pape de l’époque, l’inénarrable Jean Pol. Les lecteurs réguliers de ce blog savent le peu d’attachement que j’ai pour les religions et les religieux de tout poil. Par simple esprit de contradiction – et puérilité, je ne m’en défends pas, le Diable me paraît bien plus attirant et humain que n’importe quel pape ou beau gosse en soutane. Or le diable qui trônait là, un air de paillardise fort réussi sur sa face chafouine, le ventre rebondi surplombant une impressionnante érection, m’apparut si perdu au milieu des icônes que je décidai incontinent de l’embarquer dans mes bagages, ravie de l’effet qu’il ferait dans mon chez-moi douillet. Délestée d’un beau paquet de billets de banque, j’emballai l’œuvre, sous l’œil goguenard de mon époux, et malgré les réticences de mes deux garçons effrayés, qui longtemps refusèrent qu’il soit exposé dans les pièces communes de l’appartement.

Ce n’est que lorsque nous nous installâmes à Providence que Pablo (c’est le petit nom que je lui ai donné) prit ses quartiers définitifs sur une étagère de la cuisine où chacun peut le découvrir en entrant.

Les réactions des visiteurs sont très variables. Les enfants hilares le pointent du doigt en le désignant à leurs parents gênés, certains adultes s’esclaffent, m’interrogent, beaucoup font mine de ne pas l’avoir vu.

Quand on me demande Mais quelle idée ? Je réponds. Qu’il s’ennuyait tout seul avec des papes, que son air narquois m’a séduite, et qu’après tout, bordel, c’est ma cuisine et que j’y mets ce que je veux…

Oui da, séduite, reprennent les plus insolents. C’est étonnant comme les gens peuvent faire une fixation sur le vit démesuré de Pablo. Je n’y prête, pour ma part, qu’une attention amusée quand je dépoussière mon bonhomme, et je trouve ses traits plus frappants que sa b… Pourquoi, dès lors, faut-il que chacun en entrant chez moi, le considère comme une provocation ?

 

 

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