Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Melting Pot et vin blanc doux
27 mars 2010

Susceptible !

Ma providence – vous l’ai-je dit ? est désormais située dans le périmètre piétonnier de la ville, et son accès motorisé régi par une sévère réglementation, des bornes semi-automatiques, et un mystérieux factionnaire duquel l’autochtone dûment nanti de son macaron rouge, et  désireux d’aller décharger sa réserve de bois pour la cheminée au pied de son logis plutôt que de le trimballer dans une brouette depuis le parking sollicite, par l’intercession d’un interphone judicieusement planté près de la borne, l’autorisation de stationner momentanément sur la chaussée.

De ce factionnaire disponible sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre, nul ne sait rien. Gère-t-il une borne ? Dix bornes ? A quelle profondeur est-il enterré ? Le relève-t-on souvent ? Combien de Sudokus arrive-t-il à faire dans une journée ?

Même si je ne me déplace que rarement en voiture, j’ai une pensée émue, chaque fois que je passe devant la borne, pour cet enterré vif, et je ne manque jamais, quand il m’arrive d’avoir recours à ses services, de m’adresser à lui avec toute l’amabilité et la révérence que m’inspire son apostolat. Je le voix-douce, je le cajole, je l’adjective, j’essaie d’être une consolation à l’éternel purgatoire du Bonjour, c’est pour la borne qu’il endure dix-sept fois par jour, et même cent soixante-dix fois s’il gère dix bornes.

Quand en réponse à mon coup de sonnette il claironne son aimable bonjour, je le salue en retour d’une cordiale apostrophe.  

Bonjour à vous, délicieux préposé, l’ai-je salué ce matin.

Je n’ai pas eu le temps de poursuivre.

Bonjour, Votre Courtoisie, m’a-t-il répondu. Oui, je vais avoir l’obligeance, mais la prochaine fois que tu m’appelles préposé, sweet heart, je te laisse à la porte...

Publicité
Commentaires
C
dans les gencives...
Répondre
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Melting Pot et vin blanc doux
Publicité