Consacrer, déconsacrer, déconsécration.
Il n’entre pas dans mes intentions de vous infliger un
facile découpage-inversion des syllabes des termes susmentionnés. Consacrer,
comme chacun le sait, c’est dédier, par un cérémonial, un lieu, ou une personne
à une particulière divinité.
Déconsacrer, c’est logiquement l’inverse. Or, et c’est
amusant, on devrait également trouver dans les dictionnaires le terme de
déconsécration, puisqu’on trouve celui de consécration. Hé ben non. De
déconsécration, point, sauf sous la plume de Proudhon, dans Guerre et Paix.
Et pourquoi donc sacrebleu, le terme n’existe-t-il pas en
Français, alors qu’il est dans tous les dictionnaires anglais ?
Apparemment, parce que seul les Protestants déconsacrent les
lieux qu’ils n’utilisent plus pour la prière. Or les Protestants, en France,
sont, Dieu merci, toujours minoritaires, et leurs hérésies par conséquent
toujours pas avalisées par les académies, Emile Littré semblant être le seul à
avoir fait en son temps mention du verbe « déconsacrer ». Mais on sait le peu d'amour qu'Emile portait aux catholiques.