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Melting Pot et vin blanc doux
18 avril 2008

Y'a eu, y'a encore, des imbéciles primaires pour lui en avoir voulu de ça.

On me dit que des juifs se sont glisses dans la salle ?
Vous pouvez rester. N’empêche que.
On ne m’ôtera pas de l’idée que, pendant la dernière guerre mondiale, de nombreux juifs ont eux une attitude carrément hostile à l’égard du régime nazi.
Il est vrai que les allemands, de leur côté, cachaient mal une certaine antipathie à l’égard des juifs.
Ce n’était pas une raison pour exacerber cette antipathie en arborant une étoile à sa veste pour bien montrer qu’on n’est pas n’importe qui, qu’on est le peuple élu, et pourquoi j’irais pointer au vélodrome d’hiver, et qu’est-ce que c’est que ce wagon sans banquette, et j’irai aux douches si je veux...
Quelle suffisance !
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.
Je n’ai personnellement aucune animosité particulière contre ces gens-là.
Bien au contraire. Je suis fier d’être citoyen de ce beau pays de France où les juifs courent toujours.
Je sais faire la part des choses. Je me méfie des rumeurs malveillantes. Quand on me dit que si les juifs allaient en si grand nombre à Auschwitz, c’est parce que c’était gratuit, je pouffe.
En réalité il y à deux sortes de juifs : le juif assimilé et le juif-juif.
Le juif assimilé à perdu son âme en même temps que son identité. Il bouffe du cochon pas cacher en regardant Holocauste.
Il est infoutu de reconnaître le mur de Berlin du mur des lamentations.
J’en connais. J’en ai plein mes soirées. Ils sont la honte des synagogues.
Ils n’auront même pas la consolation d’être reconnus par les nazis lors de la prochaine.
Le juif-juif, c’est différent.
Le juif-juif se sent plus juif que fourreur.
Il renâcle à l’idée de se mélanger aux gens du peuple non élu. En dehors des heures d’ouverture de son magasin.
Dès son plus jeune âge, il recherche la compagnie des autres juifs. Ce n’est pas facile.
Depuis que le port de l’étoile est tombé en désuétude, il n’est pas évident de distinguer un enfant juif d’un enfant antisémite.
Naguère encore, les juifs avaient les lobes des oreilles pendants, les doigts et le nez crochu, et la bitte à col roulé.
Mais de nos jours ils se font raboter le pif et raccourcir le nom pour passer inaperçus . Voyez Jean-Marie Le Penovitch. Ne dirait-on pas un breton ?
Tous les praticiens de la chirurgie esthétique sont juifs.
Tous les médecins sont juifs.
Tous les pharmaciens sont juifs.
Tous les archevêques de Paris sont juifs.
Tous le monde sont juifs.
Pour les médecins, je suis sûr. Tous les médecins sont juifs.
Enfin presque tous.
Le docteur Petiot, c’est pas sûr... Le docteur Petiot, c’est ce médecin parisien qui a démontré en 1944 que les juifs étaient solubles dans l’acide sulfurique. Petiot n’est pas un médecin juif. Léon Schwartzenberg, si.
D’ailleurs il n’y a aucun rapport entre Petiot et Schwartzenberg. Je veux dire que Schwartzenberg, lui, il fait pas exprès de tuer les gens. A propos, c’est pas vrai que les juifs sont vecteur de maladie : Schwartzenberg n’est pas cancérigène, comme disait Reiser, il suffit de ne pas trop s’approcher.
Les juifs-juifs bien sûr ne se marient qu’entre eux.
Je relisait récemment Juifs et Français d’Harris et Sédouy.
Les auteurs demandaient à une grande journaliste très belle et pleine de talent (que ma discrétion m’interdit de nommer ici) si elle aurait épousé Yvan Levaï dans le cas où ce dernier n’eut pas appartenu comme elle à la communauté israélite.
Cette dame a répondu que non, qu’elle n’aurait probablement pas pu tomber amoureuse d’un non-juif.
Je comprends aisément cette attitude qu’on pourrait un peu hâtivement taxer de racisme.
Moi-même, qui suis limousin, j’ai complètement raté mon couple parce que j’ai épousé une non-Limousine.
Une Vendéenne.
Les Vendéens ne sont pas des gens comme nous.
Il y a barrage des patois, fort lointains. Et puis, nos coutumes divergent, et divergent c’est énorme.
Voilà une femme qui mange du poisson le vendredi en tailleur Chanel.
Moi je mange de la viande le mardi en pantalon de coton.
Il n’y a pas de compréhension possible.
Nous avons notre sensibilité limousine.
Nous avons bien sûr notre humour limousin qui n’appartient qu’a nous.
Nous partageons entre nous une certaine angoisse de la porcelaine peu perméable aux chouans.
Il faut avoir souffert à Limoges pour comprendre.

Textes de scènes, Pierre Desproges.

(1)

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Commentaires
A
Merde, stop et Marre! voilà ce que m'inspirent les belliqueuses cohortes de vos commentaires. <br /> Une saine indignation contre des propos calamiteux" ?... allez, va pour la BA dominicale; on aide la vieille, l'aveugle à traverser, et ensuite on est débarassé... les juifs beaux!...les antisémites pas beaux! surtout rester dans ce traitement binaire! ne pas faire preuve d'analyse! ne pas prendre de recul !<br /> Et le sens de l'absurde mes agneaux, et la dérision... et la tendresse même parce qu'il y en a dans ce texte (mais avons nous lu et entendu le même?) <br /> Qu'est-ce que vous en faites, du sens de de l'absurde et de la dérision, bande de décérébrés mollusques intoxiqués aux consensuelles révoltes ségolèneroyaliennes de débat de deuxième tour de présidentielle (au fait qui va ramener le flic qui ramènera le flic qui ramènera la fliquette qui aura ramené le handicapé sortant tard du turbin? ).<br /> <br /> Avant d'aller plus loin, je vous le dit net, je suis juif... et ce texte ne m'a pas choqué, bien au contraire.<br /> <br /> A mon avis il porte à des sommets impressionnants l'art consommé de Desproges qui consiste à se saisir d'un sujet, fut t-il sensible pour détruire le discours dominant, ou plutôt, le déconstruire et le rebâtir pierre par pierre, en amplifiant parfois au passage, comme ici, le message de tolérance. <br /> <br /> Desproges antisémite? peut-être après tout...et peut-être pas... je veux dire que je ne l'ai pas connu intimement, n'ai pas rompu le pain avec lui pour en juger. <br /> <br /> Mais ce dont je suis certain, c'est que ce sketch est à la tolérance une apologie en creux pour qui accepte de le bien cerner. <br /> <br /> Je cite: <br /> " Depuis que le port de l’étoile est tombé en désuétude, il n’est pas évident de distinguer un enfant juif d’un enfant antisémite. "<br /> <br /> cette phrase pointe du doigt l'absurdité de tout racisme et l'unicité de la race humaine, dont les imbéciles primaires font également partie...si si, je vous assure, y'en a... j'en connais. <br /> <br /> <br /> " Tous les praticiens de la chirurgie esthétique sont juifs.<br /> Tous les médecins sont juifs.<br /> Tous les pharmaciens sont juifs.<br /> Tous les archevêques de Paris sont juifs.<br /> Tous le monde sont juifs.<br /> Pour les médecins, je suis sûr. Tous les médecins sont juifs.<br /> Enfin presque tous.<br /> Le docteur Petiot, c’est pas sûr... "<br /> <br /> Dans ce passage, Pierrot (permettez que je l'appelle ainsi, puisque je le défends...ce salaud) s'emploie encore à détruire le raisonnement antisémite traditionnel. <br /> Il s'agit d'un anti-crédo qui s'auto ridiculise par sa chute (Desproges ne se situe pas ici comme un antisémite).<br /> <br /> "Il faut avoir souffert à Limoges pour comprendre". <br /> <br /> l'art des écrivains est souvent concentré dans l'incipit, mais bien finir un texte est souvent également une gageure; une bonne chute peut être une oeuvre d'art. <br /> A mon sens, toute la dérision dont Desproges était capable est ici concentrée; cette phrase conclut le passage dans lequel il explicite son obstacle ontologique (rires) à épouser une non limousine; ainsi tourne t-il en dérision la phrase prêtée à Anne Sinclair, selon laquelle elle n'aurait pas épousé Yvan Levaï s'il n'avait pas été juif.<br /> <br /> Cette mise au point méritait d'être faite, à une époque dans laquelle les uns crient au complot et les autres au racisme. <br /> cette dialectique érigée en systéme de pensée , ou de non-pensée, mérite d'être combattu (même si le racisme existe il faut en rire) .<br /> Pour faire un rapprochement (j'en vois déjà venir certains), je n'ai pas vu le sketch de Dieudonné, mais deux commentaires me viennent spontanément:<br /> - Desproges n'utilise pas son humour à des fins politiques (sa dérision et son sens de l'absurde len ferait presque un anarchiste); il dénonce juste ce qui lui apparaît comme incohérent<br /> - Les phrases les plus provoquantes de ce sketch ne sont pas déguisées; elles sont "vendues" comme provocatrices et pour de rire, comique "trash" dirait t-on aujourd'hui, et le message qui ressort de la globalité de ce sketch va dans le sens de plus de tolérance. <br /> <br /> Le sketch de Dieudonné (pour ce que j'en ai entendu) jouait sur un comique visuel assimilant juif et nazi, sans dérision aucune, et prenait plus la forme d'un message, certes politique, mais également antisémite. <br /> Nous n'avons plus aujourd'hui d'humoriste capable de cette finesse langagière, et vous en êtes la preuve, vous autres qui vous arrêtez aux mots en faisant fi des figures de styles. <br /> <br /> C'était tout ce que j'avais à dire; il se fait tard, je vais me coucher. <br /> <br /> Une dernière chose pour finir...je vous conseille d'aller voir le sketch de ce salaud de Patrick Timsit "Ils sont partout..." ou il utilise à rebours les poncifs antisémites et les applique au catholique.<br /> Attention, ne vous constituez pas partie civile, c'est juste de l'humour !
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O
Hé oui, avec le donneur de leçon habituel qui la ramène sur le fait que Desproges n'était pas inculte! ET la laborieuse explication,,justification par l'hisroire du texte, car il a fallu s'expliquer! Tpout en nous prétant des opinions qui ne sontpas les nôtres par la classique prétérition dégueulasse qui pue la vraie droite.Il nous prend vraiment pour des cons! <br /> Heureusement que le texte de dEsproges aprle tut seul: quelles qu'en soient les origines,il est dégueulasse...<br /> Bref, encore un "pas au niveau" donneur de leçon auto-satisfait de sa grandeur d'âme!
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P
Comme je disais, hier cher Orlando,le problème de ce texte calamiteux de Desproges, ce n'est pas qu'il puisse déplaire aux imbéciles primaires ou non... ça, c'est pas grave ; ce qui est emmerdant en revanche, c'est qu'il plaise aux gens intelligents...
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A
Desproges a pris le temps d’expliquer le moteur psychologique et les degrés de l’humour employés dans son texte, pour tous ceux qui ne savent pas ou ne peuvent pas faire l’effort de chercher à comprendre ce qui les chagrine ou les blesse personnellement.<br /> Ce texte est né d’une bourde inimaginable commise par une journaliste de gauche et de renom (A.S.) qui a déclaré qu’elle refuserait de se marier avec un non-juif. Juive elle-même, le malaise ressenti par Desproges a donné naissance à ce sketch qu’il a écrit d’un jet et dans lequel il ne voulait pas rester les bras croisés face à la montée d’un contre-racisme des plus raciste. Le sketch de scène, diffusé à des centaines d’internautes qui VIENNENT vers lui est considéré majoritairement comme anti-raciste et pas antisémite. <br /> L’origine de la citation « on peut rire de tout…etc.. » n’est pas de Desproges, il l’a certifié lui-même, mais appartient, en vieux français, à un ECRIVAIN et PHILOSOPHE très célèbre qui n’était pas un hypocrite comme je le lis dans un commentaire. Mais il est mort le philosophe. Pourra plus se défendre de « son » hypocrisie dans la centaine des bahuts qui portent son nom.<br /> <br /> La fin du texte jusqu’à la dernière phrase est la progression logique de la provocation de Desproges qui montre que le racisme existe dans les plus petites cellules de la société, d’un même département, d’un même village, d’un même immeuble et parfois même dans un même foyer. L’effet utilisé par Desproges est un ascenseur psychologique (c’est sa formule « étonnant non » qui l’appelle.) <br /> A l’envers ça donne : si le racisme, ridicule et condamnable, existe en bas de l’immeuble, qu’est ce que ça doit être aux étages supérieurs. Il n’y avait pas pour Desproges des « petits racismes et haines ordinaires » ou des « petits Auschwitz chéris » excusables, il l’a souvent déclaré et l’a dénoncé en caricaturant.<br /> Ici dans ce texte, Desproges (qui avoue avoir été indécis au début, mais Bedos et d’autres amis l’ont encouragé à la publication de ce texte) fait de la vraie provocation. <br /> Provoquer c’est un art avec une vraie âme dedans et un but intelligent à atteindre. <br /> Une chose est sûre le message était très gros, mais il est passé partout, a dérangé, a permis de dévoiler des comportements personnels plus que douteux. Comme le souhaitait aussi Desproges, c’est à chacun de s’investir ou de fuir courageusement. <br /> Quant à l’assertion : « Desproges était antisémite, je le prouve en un mot que je sors d’un de ses textes ». Quoi répondre ? Rien, le mieux est donc de déclarer Desproges coupable de racisme et on en parle plus. Ça ne l’empêchera pas de bien dormir ! Ce qui compte vraiment, c’est que quelque chose est entré dans l’inconscient ET que Desproges est mort innocenté il y a vingt ans d’un crime que certains croient devoir à nouveau l’accuser aujourd’hui…<br /> <br /> Avec mes meilleurs sentiments pour la rédactrice de ce blog, Alain.<br /> <br /> PS : <br /> Tiré et modifié de ce texte de scène, je pense que Desproges, beaucoup plus érudit que certains ne le pensent, aurait écrit un truc en mémoire de Césaire dans le genre : « …qu'on puisse être à la fois noir et français, ça me dépasse… »<br /> Une toute petite phrase comme ça, provoque toujours quelque chose dans la conscience. Pour celui qui a compris Desproges, il y a un vrai message. Mais faut réfléchir avec l’auteur qui se moque. De qui ? <br /> Car oui, on peut être noir et français. Etonnant non ? (L’ascenseur)<br /> Mais il est vrai qu’on peut savamment dire très vite : « Pas beau la racisme, hou ! C’est très vilain ! » . Pour l’oublier à la même vitesse.<br /> <br /> Très bien ce titre… Dur mais approprié… Une provocation (inconsciente ?) pour un hommage.
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O
Débat révélateur... Bref, le faus "second degré" a encore frappé!
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