Ho hé,
Ca va bien le cirque avec les méchants sportifs qui vont faire les JO en Chine. On n'en fait pas tant quand il s'agit de leur livrer des biens et services qui nous rapportent du pognon. La dernière fois qu'on a fait autant de cinéma, c'était en 80, avec les JO de Moscou.
Si y'a matière à râler, c'est bien contre les JO eux-mêmes, qui ne sont plus une affaire de sport mais de pognon, depuis qu'en 84 Samarranch les a transformés en entreprise rentable. Et les sportifs sont pas plus ni moins cons que les intellos, y'en a même qui jouent dans les deux catégories. Y'a autant de bonheur à se creuser la tronche pour trouver la solution d'un problème théorique qu'à répéter mille fois le même mouvement pour qu'il atteigne la perfection esthétique. C'est ça le sport, de l'esthétisme pur, au même titre que les calculs de profilage d'un avion ou une peinture abstraite. Et c'est souvent bien plus douloureux et difficile que l'exercice intellectuel. Un problème qu'on n'arrive pas à résoudre, on le range dans un tiroir et on attend l'étincelle. En sport, les étincelles ça n'existe pas. Y'a que du travail, encore et encore, et je vois pas pourquoi on devrait demander à des gens qui ont bossé comme des dingues pour atteindre ce niveau là de renoncer au plaisir de la compétition parce que ladite compétition se déroule dans un pays peu soucieux des droits de l'homme. Si blâme il y a à distribuer, que ce soit au CIO qui a attribué les jeux à la Chine, pas aux sportifs. Tiens, c'est comme si on blâmait les clients de la société générale de la gestion de leur banque.
Le "penser bien" ça commence à me courir velu.