Pour Noël, chéri m'a offert un tableau de
Pour Noël, chéri m'a offert un tableau de Kandinsky. Enfin, une reproduction d'un tableau de Kandinsky, pour lequel j'éprouve depuis longtemps une particulière affection. Pour tout dire, il n'arrive qu'en troisième position dans mon top ten de peintres, après Miro et Modigliani, mais vous connaissez le proverbe, "à un cheval donné, on ne regarde pas les dents". J'ai donc installé mon oeuvre sur le mur du salon.
Ha, le charme des maisons bourgeoises, m'ont dit mes fils...
Bref, j'ai eu une journée complète de félicité, l'avis de ma progéniture sur mon statut social m'étant totalement indifférent. Et puis sont arrivés les premiers visiteurs, et avec eux une réaction que je n'attendais pas.
"C'est toi qui l'as fait ?"
La première fois qu'on m'a posé la question, je suis restée bouche bée, mais le jeune garçon avait l'air tout à fait sincère. Je lui ai répondu que non, mais que je le remerciais de me prêter pareil talent. Et là, c'est lui qui est resté bouche bée. Il s'est mordu la langue, mais j'ai lu dans ses yeux le doute et l'interrogation. Alors je lui ai expliqué, Kandinsky, Miro, Gaudi, mais ce que je lui ai montré sur internet n'a pas eu l'air de le convaincre.
Depuis, à quatre reprise, on m'a reposé la question. "C'est toi qui l'as fait ? "
Maintenant, je répond fièrement oui, et j'attends la suite, qui varie dans la forme selon les liens qui me lient à mon interlocuteur, mais assez peu sur le fond.
"T'aurais pu t'appliquer pour colorier les carreaux noirs."
Puta Madre, faut croire que Kandinsky était vraiment en avance sur son temps.