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Melting Pot et vin blanc doux
6 mai 2015

Invasion.

Depuis quelques mois, les touristes chinois se font plus présents dans ma Venise des Alpes. Comment l'ont-ils choisie comme destination touristique, ça reste un mystère pour moi, mais le fait est là. Ils étaient quelques couples isolés l'an dernier, ils débarquent désormais par cars entiers sous la houlette de guides nantis de drapeaux blancs imprimés d'idéogrammes rouges. Ils arpentent les vieux quartiers munis de leur perche à selfie (ils ne sont pas les seuls, une escapade à Rome le mois dernier m'a convaincue que l'accessoire est désormais adopté par toutes les nationalités) et se prennent en photo ici, , partout où c'est typique. Une jeune demoiselle, fort jolie au demeurant, posait hier toute seule devant des porte-savon "exotiques" en faisant des gôgnes devant son téléphone comme une môme de six ans devant le miroir de sa mère, m'arrachant un sourire légèrement moqueur - mais j'ai la moquerie facile. Ils font la fortune des marchands de fromage, qui leur fourguent à 100 euros le kilo du Beaufort à la truffe (c'est une invention récente dont ils semblent très friands) mais surtout celle des bars à vin. Dès dix heures du matin, ils sont installés en terrasse devant leurs verres de rouges qu'ils dégustent en gourmets. Ils hument, ils admirent la robe avec des airs experts, et ils boivent comme des trous sans paraître plus saoûls que s'ils descendaient du coca light. Cependant, ils ont dû lire dans leurs guides qu'il est fort mal vu en France de cracher partout où l'on passe car ils semblent avoir renoncé ici à cette détestable manie qu'ils exercent sans retenue sur les trottoirs chinois. Mais ce qui me surprend vraiment, c'est leur âge. Ils sont très jeunes, vingt à trente ans, et j'ai beau savoir que la Chine s'enrichit à toute allure, je reste perplexe. Comment, avec des salaires qui restent fort inférieurs aux nôtres, arrivent-ils à financer des vacances aussi coûteuses ? Il faudra que je pose la question à Chonchon quand il rentrera de son année là-bas pour de courtes vacances. Il semble avoir pris goût à l'empire du milieu et a resigné un contrat pour l'année prochaine avec l'université qui l'emploie. Je le comprends, il vit là-bas comme un petit roi des Francs avec son salaire de prof, et semble apprécier par-dessus tout le fait d'être, pour ses étudiantes, un produit de luxe au même titre que le vin, le Beaufort aux truffes ou les cosmétiques haut de gamme. Une seule chose lui manque : le café, qui reste hors de prix en chine. J'ai plusieurs fois, à Pékin, payé le mien deux fois plus cher qu'un repas pour trois au restaurant - et mes fils mangent comme des ogres. En attendant, je sympathise avec ceux que je croise dans mes ballades quotidiennes, un moyen comme un autre de soigner mon Chonchon blues...

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Commentaires
C
à Avignon encore... Cannes? Pas Marseille quand même!
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M
Oui, mais pour aller de genève à annecy quand on est chinois, il faut un visa, et ça m'étonnerait que leur circuit inclue la suisse, ils doivent faire paris, annecy, et sûrement le sud ?
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C
Et je m'suis dit que quelque chose avait changé dans ce si bel endroit. Je me suis dit aussi que ce n'est pas si loin de Genève...
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M
ha, je savais bien que ça allait te plaire, les gôgnes.
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G
c'était les éclaireurs, qui ont rameuté les "touristes" à "gôgnes" ... L'explication réside dans le fait qu'ils sont peut-être payeés par le Parti comme espions économiques ...!<br /> <br /> En tous cas, j'ai compris pourquoi je n'irai jamais en Chine, rapport au café ...
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