Hi-tech.
Nos rêves, nous le savons tous, nous transportent au plus profond de nos préoccupations secrètes. J'avoue que les miennes sont inquiétantes. J'ai eu la vision détaillée, cette nuit, d'une machine à transcrire le language en images. Il suffisait que j'écrive - à la main - quelques phrases d'un scénario sur un papier pour que celles-ci soient instantanément illustrées, version Tex Avery, sur un écran divisé en quatre sphères distinctes. En haut à gauche la version française et littérale de mon scénario, en dessous la version incluant des variations figurées ; en haut à droite la version anglaise littérale, en dessous la version incluant les variations figurées. En couleur s'il vous plaît. Outre qu'une telle machine est proprement révolutionnaire, elle s'adapte aux compétences linguistiques de l'utilisateur. Les versions françaises de mes scénarios étaient parfaitement claires, détaillées, esthétiquement irréprochables, alors que les versions anglaises, sur la droite de mon écran, étaient fréquemment brouillées de parasites, voire, pour les tournures les plus imagées, absentes et remplacées par des images d'interludes des années 70. Je me suis réveillée avec une explication logique. Ma machine fonctionnait en mode "thème'. Mes écrits, en français, devaient passer par une reconstruction en anglais, exercice toujours plus ardu que la version. Je me suis donc rendorrmie avec le projet de faire l'expérience en mode version, mais rien à faire, cette foutue machine ne fonctionne que dans un sens, et ne m'est finalement que d'un secours restreint pour trouver la solution des points de traduction les plus délicats qui m'obsèdent depuis quelques jours. Ces fichues technologies modernes, finalement, ne répondent jamais complètement à nos attentes. Je vais devoir essayer l'insomnie pour trouver des solutions viables - mais ce sera peut-être moins fatiguant ?