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Melting Pot et vin blanc doux
16 mars 2013

Le Goncourt sans cravate. (1)

On le sait, l'attribution des prix littéraires est sujette à controverse, controverse faisant ici figure euphémisme. C'est, tous les ans, le fruit de soigneux arrangements entre les notabilités du monde de l'édition, de politesses de circonstance, c'est à vous mon cher, voyons, je n'en ferai rien, vous en êtes un autre... C'est, surtout une affaire de pognon et de rentabilité, les livres primés se vendant par piles de cent, et l'on reproche essentiellement aux éditeurs de s'être changés en marchands de papier. Chacun qui décrie - avec raison - le processus, ne serait pas moins flatté d'être l'heureux gagnant du jackpot. Pour moi, je m'en fous un peu, ayant décidé aux alentours de ma vingtième année de ne plus lire les ouvrages primés (sauf quand ils sont signés Chalandon, faut pas déconner non plus.)

Or, la corruption qui empoisonne le choix des "livres de l'année" n'est pas une exclusivité française. Le scandale a pris de telles proportions l'an dernier en Grande Bretagne qu'un nouveau prix littéraire s'est fait jour, dont l'attribution sera décidée par voie nettement plus démocratique. Baptisé Folio Prize (Folio étant l'éditeur sponsor de l'opération) il récompensera d'un prix de 40 000 livres sterling un ouvrage écrit en anglais et publié en Grande Bretagne sélectionné par un panel de 100 auteurs et critiques reconnus, dont cinq, chaque année, constitueront le jury final, l'objectif étant de revaloriser le caractère original de la création plutôt que le consensus du lectorat. On verra bien ce qu'il ressortira de ce sursaut de la littérature, et si la relative oligarchie du processus amène à une véritable revalorisation de la création, ou pas ?

(1) The Booker without bow tie - appellation sous laquelle le prix s'est popularisé dans la presse d'outre manche. 

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Commentaires
G
je ne souscris que peu à ton propos concernant les prix littéraires (à propos desquelles il y a qqs années Nathalie Heinich faisait une chouette analyse), le fait est que ça relève d'une forme de mascarade, c'est bien vrai, en revanche, par cette intermédiaire (hélas), on y découvre de vrais petits trésors, deux exemples seulement, Féérie générale d'Emmanuelle Pireyre (éditions de l'olivier), comme ta récente cuisine (lecture roborative) ; un autre couronné deux ans auparavant, Naissance d'un pont de Maylis De Kerangal (éditions Verticales), de très bonne facture. Pas sûr que sans exposition aucune, je serais allé jusqu'à eux. On n'a pas la chance tous les jours de puiser qqs conseil lectures sur des blogs, je ne t'indiquerai point à ce titre qui m'a donné envie de lire Retour à Killybegs...!
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M
Sorj Chalandon, ancien grand reporter à libé. Tu devrais aimer, écriture dépouillée, visuelle,créative, magnifique.
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C
Silteuplait: De quel Chalandon s'agit-il?<br /> <br /> Merci!
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