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Melting Pot et vin blanc doux
6 mars 2013

Mémoire de singe.

Je n’ai guère de succès avec les femmes. Dieu sait pourquoi.

Quand j’étais môme, pourtant, elles aimaient à me cajoler, me prodiguer ces mille agaceries qu’elles affectionnent. Je me souviens de certaine bougresse de baronne qui ne se contentait jamais, comme bien des dames, de caresser furtivement mon postérieur. Celle là aimait à pousser plus avant la drôlerie, et je n’aurais pas eu l’indélicatesse de m’en plaindre.

Cela, hélas, ne dura que ce que dure l’enfance.

Je grandis vite, abandonnant un minois que l’on avait jugé intéressant pour le faciès simiesque que je croise aujourd’hui aux miroirs. La beauté des laids. Même celle là n’était pas dans mes moyens. Certes, j’ai l’œil brillant, le poil vif, surabondant, dru, et harmonieusement réparti, mais cela seul ne suffit pas à faire un homme aux yeux des dames. Tout en moi les décourage, la voussure de mes épaules leur fait craindre quelque faiblesse de complexion, l’ampleur de mes oreilles vient désagréablement souligner l’étroitesse de mon front, et je les vois bien détourner la figure quand je m’approche d’elles, et qu’elles sont peu désireuses de tenir avec moi des conversations dans lesquelles d’ailleurs je ne brillerais guère. Ma vie est triste, hélas, et sans amour. Même les ersatz tarifés aux grands bonheurs célestes m'ont été refusés. Je persiste à croire, pourtant, que sans cette fichue paire de mains surnuméraire, j’aurais les mêmes chances que bien d’autres.

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Commentaires
C
la voussure de mes épaules leur fait craindre quelque faiblesse de complexion...<br /> <br /> <br /> <br /> Je me la redis à haute ma voix!
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