Poil où tu voudras.
Qu'on me pardonne, je m'apprête à tenir un discours - encore, diront d'aucuns - sur la condition des femmes. Deux bienveillants représentants du sexe fort ont récemment essayé de me convaincre de la régulière progression du statut des femmes. Sans, toutefois, pouvoir me donner d'exemple précis, de chiffres - toujours plus objectifs que le plus brillant des discours. Comme celui ci : à poste égal, les femmes gagnent toujours environ 20% de moins que les hommes. Etonnant, non ? Plus étonnant encore. Jusqu'à la fin du primaire, les filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les garçons toutes matières confondues. Et un taux de réussite supérieur à celui des garçons aux épreuves du baccalauréat. Oui mais. Mais les filles, à la fin du collège, s'orientent majoritairement vers les baccalauréats techniques, avec une nette préférence pour le tertiaire (fort peu dans l'industrie) et celles qui choisissent un bac général donnent dans le verbe plutôt que dans le chiffre. 75% des élèves des Classes Préparatoires littéraires sont des femmes, contre 30 % dans les Prépas scientifiques, et 26 % dans les Prépas d'ingénieur. Les filles, d'elles-mêmes, se réduisent au quart monde, que ce soit par l'assimilation des stéréotypes ou pour des raisons biologiques. Il existe une similitude évidente entre le moment de l'orientation scolaire et l'âge traditionnel du passage à l'âge adulte dans les sociétés primitives (dans le sens de premières, n'allez pas me faire dire ce que je n'ai pas dit). C'est, et celà semble naturel, le moment de la puberté, de la significative différenciation des sexes. La biochimie jouerait-elle des tours à l'égalité malgré toutes les volontés politiques du monde ? Ou bien la politique ne serait-elle, comme l'a fort bien démontré l'UMP depuis quelques années (avec 30 à 40 % seulement de candidates aux législatives) qu'une affaire de mots. On plaide coupable à la télévision, on paie l'amende, et l'on récolte en prime les voix des sirènes qui succombent au sourire mensonger du vieux beau. Comme souvent, c'est bien là que le bât blesse. Les mots ne sont que des mots, et se tatouer des slogans sur les nichons ne sert à rien. Il est essentiel que les filles se décident à démontrer mathématiquement les équations de l'inégalité. Les discours resteront vains tant qu'ils ne reposeront pas sur les épaules d'Euclide et Pythagore. La mathématique est le seul langage qui ne puisse se faire de bois. Alors les filles, faut vous y mettre. Mais pas moi, je peux pas, j'ai un handicap.