Période faste.
Nous avons, tous, des questions qui depuis l'enfance nous turlupinent sans que nous y trouvions de réponse satisfaisante. Je vous faisais part récemment de mes interrogations sur les papiers anglois qui avaient enfin trouvé une réponse. Hé bien, comme l'annonce mon titre, je suis dans une période faste, puisque je viens de trouver l'origine du pianocktail de Vian ,dont la description m'avait fascinée lorsque, toute môme, j'avais lu pour la première fois l'Ecume des Jours. L'évocation de cet instrument alliant le bonheur de la musique à la fabrication de boissons alcoolisées m'avait paru caractéristique du génie de Vian. Démystifions. Il est a parier que Vian connaissait l'orgue des saveurs, mis au point par l'abbé Poncelet au 18ème siècle, et dont j ai trouvé la description dans "Le journal des demoiselles" (1837).
L abbé Poncelet, donc, voulut "appliquer une saveur particulière à chacun des sept sons de la musique. L'acide répondait à l'ut, le fade au ré, le doux au mi, l'amer au fa, l'aigre doux au sol, l'austère au fla et le piquant au si. L'instrument était semblable à un buffet d'orgue portatif et le clavier placé sur le devant comme à l'ordinaire : l'action de deux soufflets formait un courant d'air continu, cet air se trouvait porté par des conducteurs dans une rangée de tuyaux acoustiques .Vis à vis de ces tuyaux était un certain nombre de fioles remplies de liqueurs qui représentaient les primitives correspondantes aux sons. Cet instrument était disposé telle sorte qu'en pressant fortement le doigt une des touches du clavier faisait sonner les tuyaux et sortir en temps la liqueur d'une des fioles qui moyen de conducteurs allait tomber dans un réservoir commun formé d'un vase de cristal placé au bas des fioles Si l'organiste touchait mal le mélange des était détestable, si au contraire il touchait bien ce mélange était délicieux"
Voilà, et qu'on ne vienne plus me dire qu'il n'y a rien à gagner à lire des ouvrages désuets. Jusqu'à présent, pour autant que je sache, personne n'avait mis la main sur cette élémentaire explication, et il était communément admis que Vian s'était servi dans le bar de Huysman... et si d'aventure je retrouve mon explication sous la plume de quelque chercheur officiel sans qu'il mentionne sa source, je me fâche tout rouge.
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