Soeur converse et son frère laid.
Il était d'usage, autrefois jadis y'a longtemps, qu'on dotât la fille qu'on mettait au couvent au même titre que celle qu'on destinait à des épousailles plus charnelles. Il n'était pas, bien sûr, interdit aux impécunieuses d'épouser le bon Dieu, mais elles était alors reléguées, comme chez les turcs, dans une sorte de bas-harem dont les membres, plutôt que de prier leur céleste époux dans un relatif confort, consacraient l'essentiel de leur temps au récurage du couvent qui les hébergeait.
Ces soeurs, dites converses(1), trouvaient dans les couvents de moines leur équivalent dans les "frères lais", qu'on appelait aussi idiotae, domestiques corvéables à merci en échange de pas un rond.
On ne peut s'empêcher d'admirer l'organisation minutieuse et la précision lexicale de l'église catholique - un monde à elle toute seule.
A ce propos, et en parlant de précision lexicale, les croisillons qui séparent les deux cabines d'un confessionnal portent un nom bien particulier, que j'ai lu jadis (autrefois y'a longtemps) et que je n'ai pas noté, comptant sur ma mémoire pour m'en souvenir quand j'en aurais besoin. Hélas, il semblerait que j'aie mécompté, et je l'ai oublié. Vous sauriez, vous ?
(1) - elles ont laissé leur nom aux chaussures de toile dont elles usaient pour vaquer aux jardins par beau temps et dont la jeunesse d'aujourd'ui est friande.