La place du mort.
Jusqu'à hier, j'ai cru qu'elle était ainsi nommée parce que c'était celle qui, dans un véhicule automobile, présentait le plus de risques pour un passager. L'explication m'avait été fournie dans mon enfance par l'un de mes grands-oncles, et je l'avais d'autant moins discutée qu'il en avait illustré la véracité en tuant sur le coup sa femme lors d'un accident, alors que lui-même en était sorti indemne.
Or hier, au détour d'une lecture, je tombai sur une explication à mon avis beaucoup plus convaincante. A l'époque où l'on se déplaçait en diligence, un homme armé se plaçait à côté du cocher pour défendre les voyageurs en cas d'attaque. Il est bien évident que les bandits de grand chemin, avertis de cette pratique mieux que personne, visaient au premier coup celui-là, qu'ils redoutaient plus que tout autre. D'où l'expression place du mort, bien antérieure à l'invention de l'automobile.
Ha, ça vous en bouche un coin, hein ? Tiens, d'ailleurs, d'où vient celle-là, d'expression ?
J'avancerais bien l'hypothèse des salles de torture, où l'on enfonçait des coins de bois entre les articulations des questionnés et les atèles qu'on y avait fixées, mais cette pratique avait pour effet de faire parler le torturé plus que de le faire taire (sauf pour La Mole, qui était un type épatant), donc il va falloir trouver autre chose.