Qu’est-ce exactement qu’un
bedeau, m’interrogeait récemment un jeune illiteratus
de mon entourage. Fixons les esprits. Un bedeau est – dans la hiérarchie ecclésiastique
ou universitaire, un sous fifre en costume folklorique qui, nanti d’une verge ou d’une
canne, est chargé de faire place aux prêtres ou aux recteurs et de leur rendre
quelques menus services. On notera que c’est à son essentiel attribut, la verge que le bedeau doit son nom anglais
de verger, qui est probablement le
moins connu des « faux amis » de cette langue, et que c’est par une
altération évidente que le nom de bedeau a donné l’adjectif bedonnant – la placidité de la fonction
favorisant le développement d’un confortable embonpoint chez celui qui l’exerce,
et c’est tout pour aujourd’hui, parce que j’ai pas que ça à foutre d’éveiller
le populaire aux curiosités du langage, faut aussi que je fasse le ménage et
les courses, si c’est pas malheureux, quand on a comme moi tant de délicatesse,
hein.