Utile Dulci…
Pas si facile, me direz-vous, tant l’utile souvent demande un effort qui exclut toute notion d’agréable. C’est la raison pour laquelle je lui préfère, sans remords aucun, l’Inutilis Dulci, dont vous devriez arriver à percevoir le sens sans trop vous casser le cul, et les authentiques latinistes sont priés de pas venir me titiller la déclinaison, vu qu’on peut pas attendre bien mieux d’une housewife qu’un latin de cuisine – et que je suis en plus bien piètre cuisinière.
Rien n’égale en plaisir donc, l’Inutilis, le Gratuitus, l’effort consenti au service de l’improductivité.
Intéressant et presque savant préambule hein ? Mais quelle plus grande satisfaction y a-t-il en ce monde que de détenir dans le plus grand secret un savoir obsolète, tellement que jamais il nous servira à briller durant un entretien d’embauche ou à intéresser, même fugitivement, nos collègues en salle des profs, cocktail de départ en retraite ou au long de ces week-ends de séminaires dans des châteaux relais équipés d’un golf et d’un kart indoors pour les plus mieux professionnellement lotis ?
Si donc, vous aimez l’incongru, l’improbable, le désuet et que l’à peu près ne vous fait pas peur, je vous engage à aller lire, ou relire, ce fabuleux ouvrage qu’est le Dictionnaire Arbitraire de Moi, qui continue à stagner dans son coin en attendant le jour où on se battra chez les libraires pour en acheter un exemplaire. Anda, lisez-y donc, et causez-en assidûment autour de vous, histoire que fama volent un peu plus loin, et que cet ouvrage de haute tenue devienne, enfin, une référence de la francophonie.