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Melting Pot et vin blanc doux
22 février 2007

considérations sur Montaigne

Je n’ai point cette erreur commune de juger autrui félon ni de rapporter la condition des autres hommes à la mienne, et crois aisément d’eux des choses où mes forces ne peuvent atteindre. Les faiblesses que j’ai en moi n’altèrent aucunement les opinions que je dois avoir de la vigueur et de la force de ceux qui le méritent.

Montaigne, Essais.

Bon, Montaigne, on le sait tous, c’était pas un rigolo. C’est le Monsieur qui nous a expliqué que « mieux vaut une tête bien faite qu’une bien pleine ». C’est au respect posthume porté à ce grand penseur qu’on doit le fait que cette judicieuse observation est communément soumise au jugement de nos jeunes apprenants dès la classe de Seconde. Le fruit de la réflexion de ces gosses qui ont quand même quatorze ou quinze ans ne laisse d’ailleurs pas de surprendre. J’ai entendu des choses, dans la bouche d’enfants que j’ai faits moi-même, et dont je pensais avoir de main de bon maître mené l’éducation, qui m’inspirent des sentiments pour le moins mitigés.(1)

Mais on digresse là, et après je sais plus de quoi je cause.

Or donc, vous avouerez que, quand même, il avait de lui-même une haute opinion, Monsieur Montaigne. Je me demande bien ce qu’en ont pensé ses contemporains. Parce que je suppose que les siens ne différaient guère des nôtres en termes de sentiments humains. Supposez que je dise, moi, et même que j’écrive, comme je m’apprête à le copier coller,

Je n’ai point cette erreur commune de juger autrui félon ni de rapporter la condition des autres hommes à la mienne, et crois aisément d’eux des choses où mes forces ne peuvent atteindre. Les faiblesses que j’ai en moi n’altèrent aucunement les opinions que je dois avoir de la vigueur et de la force de ceux qui le méritent.

Et que je signe Marie Rennard.

L’éventuel lecteur de passage ne manquera pas de s’exclamer, « Quelle connasse celle là, non mais pour qui elle se prend, d’abord elle plagie Montaigne, et en plus elle se la joue Rugbyman au dessus de la mêlée, voyez comme les qualités me siéent hautain (là j’ai pas pu me retenir) et pattin couffin, et il aura bien raison. C’est pour ça, je me demandais, comment l’a pris son entourage, à Montaigne ? Vous vous voyez dire ça au boulot devant la machine à café ? Vous risquez pour le moins les sourires narquois.

(1) J’ai honte de l’avouer, mais l’un de mes fils a formulé l’interprétation suivante : mieux vaut être beau qu’intelligent. Il est allé jusqu’à illustrer un devoir de philo en citant le « hakuna matata » du Roi Lion, j’en peux plus.

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